La privatisation des concessions d’autoroutes a provoqué un énorme scandale pendant des années durant. Beaucoup de questions se sont posées autour de la raison de cet accord entre l’Etat et les sociétés autoroutières. Cette décision a été fortement remise en question pour diverses raisons. Avec les tarifs des péages qui ne cessaient de s’élever, un grand nombre de questions sont restés sans réponses. Pourquoi cet accord a-t-il été gardé secret ? Quelles sont les clauses convenues entre les parties pendant les démarches de privatisation vinci autoroute ? Ce sont les éléments que nous allons tenter de démeler dans l’article suivant.
L’histoire commence au début des années 2000
L’histoire a commencé pendant les années 2000, pendant lesquelles le capital des sociétés d’économie mixte en concession d’autoroute à été ouvert au privé par le gouvernement Jospin. Seulement une partie du capital a été rendue privée, ce qui laisse l’Etat en tant qu’actionnaire majoritaire.
3 ans après, Gilles Robien, le ministre des transports émet une proposition permettant d’utiliser les sommes récoltées des péages pour le financement de l’aménagement du réseau autoroutier et ferroviaire.
La gestion de la cagnotte serait à la charge d’une agence des infrastructures de transports. En ces temps, le ministre des finances rapplique pour s’opposer à cette proposition. Ce dernier a du fortement s’imposer pour la mise en place de sa réforme.
En 2005, le Premier Ministre Dominique de Villepin et son ministre des finances, Thierry Breton, optent pour la privatisation
Au cours de l’année 2005, le Premier Ministre en date Dominique de Villepin, ainsi que le ministre des finances de l’époque qui est Thierry Breton, choisissent de miser sur la privatisation. D’après eux, c’est le moyen le plus efficace de moderniser les infrastructures françaises et réduire les dettes de la France.
Un rapport concernant la dette publique a même été dévoilé par le président du directoire de BNP Paribas, sous l’ordre de Thierry Breton.
En 2006, une vente des participations de l’Etat dans le groupement de société concessionnaire a eu lieu, au nom du groupe vinci, Abertis et Eiffage. La décision à été incomprise par beaucoup du fait que le prix des péages et les recettes d’autoroutes étaient un moyen simple de récolter de l’argent.
Beaucoup ont pu donner leur avis sur le sujet.
Gilles Garrez
Selon ce dernier, l’Etat a réalisé une mauvaise affaire en vendant ses parts de participations à seulement 14.8 milliards d’Euros. Il est à noter que le cours de comptes avait une estimation de 24 milliards d’euros à l’époque.
Elisabeth Borne
Elisabeth Borne était le cabinet du ministère des transports de l’époque. Elle a déclaré que l’important plan d’investissement des sociétés privées de concessions en est la raison, justifiant ainsi cette manne financière.
2014 : ça ne passe pas !
En fin d’année 2014, les dossiers concernant la privatisation refont surface. La rentabilité des autoroutes françaises a été déclarée comme étant une rente par :
- Le Cour des comptes ;
- La Sénat ;
- L’Assemblée Nationale ;
- Et l’Autorité de la concurrence.
La même année, l’affaire devient politique. Près de 152 députés effectuent une réclamation auprès du Premier Ministre sur le rachat des parts vendues vinci autoroute.
Décembre 2014 : Gel des tarifs
En décembre 2014, la Ministre de l’environnement Ségolène Royal prend la décision de geler les tarifs de péages, un point qui ne fut pas conclut dans l’accord avec vinci autoroute. Le gel unilatéral des tarifs est pourtant une démarche illégale.
De ce fait, les concessionnaires ont émis des menaces concernant le recours au Tribunal, renforçant de plus en plus leur position face aux négociations avec l’Etat.
Un fin connaisseur a été désigné par les sociétés privées pour assurer les échanges avec le gouvernement. L’Etat fut en position défavorable.
Un accord entre ministres révélés en 2019
Le protocole d’accord a été finalement levé le 18 Mars 2019. De plus, les documents sur l’affaire en 2015 a été jugé come étant communicable par le conseil d’Etat.
Une révélation partielle a déjà eu lieu en 20147 sur France 2. L’intégralité de l’accord a été dévoilé en intégral sur Médiapart en 2019, par Martine Orange.
Une extension de la durée des concessions en contrepartie d’un investissement de 3.2 milliards d’euros est évoquée dans l’accord pendant une durée de 10 ans, avec hausse des tarifs de péages entre 2019 et 2023.
13 ans après, qu’en est-il ?
13 années après la privatisation, certaines portions de vinci autoroute n’ont pas encore été transférées au privé. La volonté de travailler sur une extension de réseau a toujours été présente selon Lionel Leullier.
Cependant, la stratégie des concessionnaires ne se limite pas à cela. En manque de crédits, les réseaux autoroutiers non concédés se dégradent de plus en plus. Le réseau national routier de 10 000 kilomètres commence alors à les intéresser.